mercredi 12 juin 2013

7. L'eau

L’eau

L’eau n’est absolument pas mon élément. Immergé, je me sens oppressé, physiquement et mentalement. J’ai l’impression qu’un tentacule va surgir des profondeurs et me happer vers le fond, qu’un tourbillon va m’emporter dans un abysse ou encore qu’une crampe va me paralyser alors que j’ai plusieurs fois ma hauteur en eau sous moi. C’est une peur tribale, primitive, mon esprit fige, laissant les réflexes (ceux-là même qui ont sauvé la vie de mes ancêtres bien avant l’invention de la roue) faire leur travail. Même la fuite m’est étrangère dans ce milieu. C’est une terreur qui n’est pas sans rappeler celle que j’éprouve au contact de l’œuvre d’H.P. Lovecraft.
 
C’est le mythe de Cthulhu qui m’a introduit au genre de l’horreur cosmique. Je suis en général très réceptif (ça me rend malade) au genre de l’horreur, mais le style très cérébral de Lovecraft m’a séduit. C’est surtout le fait que la sensation de terreur n’est pas basée sur les réflexes de défense du cerveau primaire, car il s’agit plutôt d’une expérience intellectuelle et presque spirituelle qui se construit très doucement aussi bien littérairement que psychologiquement jusqu’à l’apogée du malaise métaphysique qui clôt le récit avec des points de suspension. On n’est pas au cinéma américain.

Par contre, l’horreur aqueuse relève de la peur animale, les peuples desquels je descends ne sont pas des marins. Amérindiens dans les forêts, Québécois dans les champs, Ch’tis dans les mines et Français dans les villages. Mes racines plongent dans la terre et la pierre, et l’eau que j’aime est celle de l’orage.

Jean-Baptiste Adamsberg, un personnage de l’auteure de romans policiers Fred Vargas, se fait une réflexion tout à fait admirable alors qu’il enquête sur un meurtre particulièrement violent. Un orage est en train de frapper Paris et il va se promener sur le bord de la Seine. Au moment le plus fort de la tempête, alors qu’il ressent dans ses tripes toute la puissance de la nature, il conclut qu’un meurtrier doit n’avoir jamais eu la chance de vivre l’orage comme il le vit, sinon il aurait trouvé ça suffisant et n’aurait pas eu besoin de tuer. J’aime beaucoup l’œuvre de Vargas, ça change des CSI et compagnie…

Par contre, l’auteure (Fred Vargas est le nom d’auteure d’une femme, Frédérique Audoin-Rouzeau) semble n’être jamais venue au Québec, mais ne s’est pas gênée pour écrire un livre qui mène ses héros dans la belle province, à la rencontre des fameuses expressions québécoises qu’elle a dû trouver dans un recueil du siècle dernier… Personnellement, je n’ai jamais entendu dire « assis-toi là-dessus pis tourne » (excepté dans une conversation entre ma mère et moi, on est fan de Vargas!)





Métro :

Les couples dans le métro lui insufflent une vie qui est autrement peu ou pas existante. Il y a le beau couple qui s’embrasse doucement sur son banc et qui te fait sentir figurant dans un film, mais pas dans Les Temps modernes de Chaplin, plutôt dans une comédie romantique où l’entièreté du scénario se devine à la quinzième seconde. Ça reste mignon, pas comme le couple qui s’embrasse farouchement et se taponne à gauche à droite, où l’homme est squelettique et la femme a passé le cap où la peau ressemble à celle d’un éléphant difforme.

Non, ce n’est pas beau; oui, c’est un fait vécu. Là, c’était plutôt le début d’une émission de télévision policière amateur (oui, je sais, il y a une faute, mais amatrice ne se dit pas tellement à l'oral) qui tente de faire une scène d’introduction comme à série+…




Si on vous le demande, je suis un chat, et pas un aquatique.

Si vous vous demandez pourquoi mon rythme de travail était diminué, c’était parce que le câble d’internet n’était pas branché dans la case « internet » du routeur depuis je ne sais quand là où je vis et que je viens juste d’y remédier…

Si vous avez des commentaires, questions, insultes, astuces Nintendo, etc., n’hésitez pas à les écrire dans les commentaires et à partager si vous avez aimé!


Odin

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