vendredi 21 juin 2013

8. Eugène, des elfes et un bilan

Eugène, des elfes et un bilan

J’imagine que je ne suis pas le seul à avoir deux avis contraires sur un même sujet. George Orwell parlait de double-pensée dans 1984, la capacité de penser deux choses qui se contredisent en même temps et de faire instinctivement appel à la bonne pensée selon le contexte, tout en oubliant l’exercice mental que l’on accomplit ainsi que le concept même de la double-pensée. Peut-être en suis-je victime? L’eugénisme (1) est un de ces sujets chauds pour lequel j’ai deux avis diamétralement opposés et une proposition.

Je suis contre l’eugénisme s’il n’est pas organisé selon des lois ultra-précises, un code d’éthique extrêmement sévère et de manière totalement désintéressée. Par exemple : la sélection se fait sur l’ensemble de la population (pas d’exception), aucun parent ne connait l’identité de son généticien et vice versa, un généticien doit choisir un garçon une fois sur deux et une fille la seconde fois et il conserve le plus bel embryon selon les critères les plus vagues possibles, soit l’absence de gènes déficitaires et de maladies graves, la viabilité de l’enfant et l’assurance qu’il pourra se développer de la manière qu’il choisira de le faire.

Par contre, choisir le sexe, les attributs, les talents… ça je suis contre, et seulement à cause du mot « choisir ». La naissance n’est pas à la carte. L’homme est hasardeux et c’est ce qui le rend tellement (insérer le ou les qualificatifs de votre choix parmi ceux de la liste suivante).

-Merveilleux
-Magique
-Imprévisible
-Dangereux
-Impossible
-Agréable
-Incompréhensible
-Versatile
-Plein d’autres attributs

Ce n’est pas forcément de la double-pensée, mais une société plus parfaite me plairait beaucoup peu importe si on considère qu’elle serait bâtie sur l’annihilation de plusieurs valeurs que je défends et que j’ai défendues plus haut.




Il y a quelques semaines, j’ai eu une grosse discussion avec un humain transformé en elfe et deux elfes (oui, ça m’arrive, non, pas de drogue). C’était incroyable parce que l’ancien humain racontait comment il se sentait dépourvu du doute et du tourment, alors que les elfes philosophaient sur pourquoi les humains se tournent parfois vers le mal et que je renchérissais sur le fait que les meilleurs humains sont plus bons (dans le sens de bonté, c'est grammatical) que les elfes. Nous avons conclu que c’est le manque de temps qui change la donne. Avec moins d’un siècle, l’homme doit se dévouer ou n’aller nulle part. Et là où il met sa dévotion le construit, sa passion le consume, consume les autres ou permet la création de quelque chose de plus grand que lui.

C’était une belle conversation.

Les elfes naissent parfaits, leur espérance de vie transcende les siècles. Ils n’ont même plus besoin de l’eugénisme, celui-ci se fait naturellement. Ils n’ont plus de psychopathes, mais parfois, leur perfection les rend fades; plus de passions, plus de défis. Si dans la plupart des mythologies post-Tolkien (lire ici post-naissance-de-Tolkien) les elfes quittent les contrées humaines, c’est peut-être qu’ils ont compris que nous avons quelque chose d’unique et que leur temps est révolu contre les humains créateurs… et compté contre les humains destructeurs. Tout ça parce que la naissance, l’enfance et les choix de chaque humain sont laissés au hasard et à lui-même, pour le meilleur et le pire.

Le manga Death Note pose un autre problème comme ça. Est-il éthique de tuer des criminels? Selon le personnage principal, tout le monde montrera une façade de « non » en invoquant l’éthique même si dans le secret, ils appuient l’éradication du mal. Je vous conseille ce manga, il est magnifique.





Près de trois semaines de faites, petit bilan sur mon aventure citadine.

J’aime beaucoup mon travail, je suis en constante stimulation, je vois des gens, ça me demande de la réflexion et certaines formes d’intelligence que je maîtrise.

Je sors beaucoup, au cinéma, dans les bars (bien que je ne boive pas d’alcool)… J’ai même assisté à une soirée de slam, une sorte de poésie pas tout à fait chantée, parfois sur musique, d’autres fois non. C’est souvent engagé, parfois comique. Mon préféré faisait des jeux de mots sur la physique et la chimie, il a d’ailleurs gagné le concours.

J’ai relevé beaucoup plus d’incohérences dans L’Homme de fer que dans Star Trek, ce qui m’a surpris parce que je ne m’attendais pas à ce que Superman s’en aille défier les lois de la physique ailleurs que sur Terre contrairement à Star Trek. Un noyau de planète, en l’occurrence Krypton, qui explose en nébuleuse? Non! Les positionnements des corps célestes ne sont même pas crédibles tout comme l’ensemble de leurs concepts sur pourquoi la Terre renforce Clark Ken… Leur machine à terraformer est également ridicule.

Je suis très bien installé, je commence même à m’étendre dans mon nouvel environnement. C’est bon signe.

Je n’aime pas Montréal, c’est officiel. La société des transports est mal-fichue, l’air est souvent infect et la vue est rarement belle.

J’adore la vie de ville, même si je crois que j’en profite un peu trop. Je ne lis plus beaucoup, je prends du retard dans l’écriture et je ne fais pas assez de sport. Mais c’est de ma faute, quand on veut du temps, on doit le prendre par la force, se l’arracher.

Aussi, beaucoup de gens me manquent. Je sais qu’ils ne font pas exprès, mais ils font partie de mon bilan, je suis loin d’eux, ils sont loin de moi. J’ai pu en voir quelques uns en fin de semaine, mais si peu. Si peu.



En essayant de reprendre mon rythme d’il y a une semaine.

Si vous avez des commentaires, questions, insultes, astuces Nintendo, etc., n’hésitez pas à les écrire dans les commentaires et à partager si vous avez aimé!


Odin



1. Pour les néophytes, l’eugénisme pourrait se résumer à la sélection artificielle des gènes (par exemple à la conception d’un enfant) dans le but d’améliorer le patrimoine génétique de la race humaine. Ça pose plein de problèmes éthiques et permet un tas de choses fantastiques, l’article Wikipédia doit faire une centaine de pages.

Pour aller plus loin, le film Bienvenue à Gattaca met en scène un « imparfait » dans une société où les enfants sont choisis à la carte et où leurs gènes déterminent leur destin. Dans un style magnifique, une narration douce et un scénario d’Andrew Niccol, que l’on connait pour The Trumman Show et Les Âmes vagabondes que je verrai peut-être un jour…


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